
Le ministre des Finances, Sid Ahmed Abouh, a écrit :
Deux cent cinquante conseillers et chargés de mission !
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L’État, en tant qu’entité rationnelle, est censé mieux connaître ses propres intérêts. Cependant, le citoyen, en tant que contribuable et véritablement concerné par son pays, a le droit d’être assuré de la solidité des dépenses publiques.
Le budget de l’État de cette année couvrira 2,4 milliards d’anciens ouguiyas pour les salaires du corps des conseillers et des chargés de mission (la Présidence de la République, la Primature et les ministères). Cela équivaut au salaire annuel de 1 800 enseignants. Bien entendu, un budget de fonctionnement conséquent est alloué aux conseillers et aux chargés de mission. Chacun d’eux dispose d’un bureau (aménagé), d’un ordinateur, d’une caisse enregistreuse, d’un téléphone et peut-être même de véhicules officiels pour certains. Ce nombre de 250 conseillers et chargés de mission n’inclut pas l’administration régionale, les délégations et agences publiques, ni les établissements publics.
Il n'existe aucun mécanisme de travail organisé pour réguler et encadrer la performance des conseillers et des personnes affectées aux tâches. Chacun a son propre style d'écriture et sa propre méthode de rédaction des rapports. Il n'existe pas de modèle ni de cadre de reporting standardisé garantissant l'exhaustivité et l'exactitude des informations selon une méthodologie scientifique et moderne. De plus, la gestion des dossiers et des bureaux est souvent chaotique, sans plan de travail basé sur des objectifs définis et mesurable par des indicateurs de qualité et de résultats. Bien sûr, jusqu'à récemment, il n'existait aucun système d'évaluation de la performance permettant de mesurer la productivité et l'efficacité du travail des conseillers et des personnes affectées aux tâches.
Je ne suis pas certain que l'État soit rémunéré équitablement pour un service évalué à 2,4 milliards d'ouguiyas (hors budget de fonctionnement). Je ne suis pas non plus certain que le Premier ministre mauritanien ait besoin de 31 conseillers et des personnes affectées aux tâches pour s'acquitter de ses fonctions. Il est bien établi qu'une équipe, quelle qu'elle soit, plus elle est restreinte en nombre, plus elle est efficace, plus elle est soudée et plus elle est facile à diriger, à orienter et à superviser. Ma plus grande crainte est que les structures de certaines de nos institutions sensibles soient souvent guidées par un objectif unique : créer le plus grand nombre possible de postes pour nommer le plus grand nombre possible de personnes (politiques), sans tenir compte des besoins précis des institutions publiques concernées ni des compétences nécessaires des personnes nommées.
Il est temps pour notre pays d'entrer dans la gestion du XXIe siècle.
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